Le geste Graphique en psychomotricité
bateau
 

crayons
Le geste graphique est d'ordre moteur. Ce n'est que secondairement qu'il laisse une trace sur un support. L'éducation du geste graphique doit donc être psychomotrice. Le vécu corporel est la condition d'un investissement du geste dans l'espace. Il peut ensuite s'inscrire sur un espace papier.

Par le mouvement provoqué dans l'espace, par une situation à laquelle il réagit, l'enfant se procure un vécu global, concernant tout son corps. Il intériorise ce vécu progressivement tout en diminuant l'amplitude du geste concerné. Ce faisant, il en vient à appréhender de mieux en mieux, à la fois, l'espace dans lequel il bouge et à maitriser de mieux en mieux la trajectoire de sa main.
Le rôle de l'éducateur ou du rééducateur est de créer la situation, c'est à dire de:
  • poser un problème gestuel, d'observer comment l'enfant y réagit,
  • d'orienter sa recherche vers une solution gestuelle rentable, en particulier pour l'écriture,
  • de favoriser une progressive diminution de l'ampleur du geste,
  • de donner les occasions variées et répétées d'affermir ce geste et de le rendre régulier dans sa répétition.
LES STADES DU DEVELOPPEMENT GRAPHIQUE AU NIVEAU PSYCHOLOGIQUE


  • Le stade graphique végétatif psychomoteur :  c'est le plaisir pur de l'exploration et du mouvement, le gribouillage, le patouillage sur la table, dans la purée ou...sur les murs !
  • Le stade représentatif : c'est la réactualisation sur le papier des sensations vécues les murs ne sont pas épargnés non plus !
  • Le stade communicatif social qui débute vers 5 ans, lorsque l'enfant veut écrire.

LES STADES DU DEVELOPPEMENT GRAPHIQUE AU NIVEAU NEUROMOTEUR


  • 16 mois : l'enfant effectue des tracés homolatéraux, c'est à dire des segments de droite vers la gauche pour la main gauche et vers la droite pour la main droite.
  • 20-22 mois : ce sont des balayages horizontaux ou obliques, combinant le départ de l'axe corporel et le retour vers l'axe. Ce sont des mouvements d'aller et retour symétriques pour les deux mains.
  • Les tracés circulaires succèdent très vite aux balayages. Ces tracés homolatéraux ont leur point de départ à l'épaule, tout le bras est en mouvement.
  • Les boucles sont issues de gestes de flexion du poignet. Certains enfants les réalise à ce stade puis les oublis pour les réapprendre vers 4-5 ans.
  • Les cycloïdes allongées naissent de la coordination des deux mouvements : un mouvement d'origine proximale de l'épaule et un mouvement d'origine distale au poignet.
  • Les épicycloïdes naissent d'un double mouvement de rotation de la main autour du poignet et du bras autour de l'épaule.
  • 2 ans : niveau perceptif de l'acte graphqiue lorsque l'enfant ne s'intéresse plus seulement à son geste mais à son tracé, c'est à dire au résultat de son geste. L'oeil qui suivait la main et constatait le tracé va progressivement le guider. L'enfant cesse de faire des gestes vifs, freine son mouvement grace à l'action du fléchisseur du pouce.
  • 30 mois : L'enfant peut guider son tracé, vers un tracé précédemment effectué, il ferme le rond, dessine des soleils et des quadrilatères irréguliers.
  • 3 ans : le contrôle gestuel est plus complexe, avec la double rotation dans un mouvement continu. L'enfant trace des arabesques et des spirales. A 3 ans 1/2, l'enfant possède tout l'alphabet graphique spontané.
  • ATTENTION : il s'agit là de gestes spontanés, de gribouillage et des tous premiers dessins. Les ages sont à titre indicatif, une moyenne. Chaque enfant évolue à son rythme et si a 2 ans il n'a toujours pas tenu un crayon, rien n'est perdu ! L'enfant qui dessine spontanément un soleil n'a pas nécessairement eu l'intention de représenter le soleil. C'est l'adulte qui lui donne un sens et en le verbalisant, il fait comprendre à l'enfant que ces tracés peuvent avoir une signification et une représentation.

  • A 4 ans l'enfant commence à résoudre les difficultés de contrôle du sens de rotation et de translation par l'amélioration du mouvement et du contrôle visuel. Il apprend à anticiper l'acte graphique. Il aligne alors des tracés horizontaux et fait volontairement des croix. Il a également accédé au niveau de la représentation. Il verbalise ses productions et appelle "ballon" un rond, 'bonhomme" un rond accompagné de 4 traits orientés différemment.
  • Le niveau de l'idéogramme, quand l'enfant dit "je vais faire un..." il peut commencer dès 4 ans, en moyenne section de maternelle mais certains enfants ne le mettent en place qu'en milieu de Grande section, à 5 ans. Il doit être acquis pour le passage au CP car "faire un a" doit être lié au sens du son [a]. L'enfant accède alors à l'écriture et au langage écrit.
Le psychomotricien prend en charge la rééducation du geste graphique mais la rééducation du langage écrit appartient à l'orthophoniste.
Si l'enfant présente des troubles graphiques jusqu'au CP, il convient de s'adresser au psychomotricien.
A partir de la primaire, il faut différencier les dysgraphies qui entrainent une écriture lente, peu lisible car les lettres sont déformées, mal construites, l'écriture est tremblante, hésitante, les lignes ne sont pas respectées...et les troubles du langage écrit.
Adressez vous au pychomotricien si l'écriture de votre enfant est peu jolie, illisible mais l'enfant sait lire, écrire sous dictée, recopier sans trop de fautes d'orthographe. En règle général il dessine peu et mal.
En revanche si votre enfant a une jolie écriture de copie mais ne sait pas se relire, présente une dysorthographie, ne sait pas écrire correctement sous dictée il présente alors davantage un trouble du langage écrit, il convient de s'adresser à un orthophoniste.
En cas de doute, consultez un orthophoniste qui orientera vers un psychomotricien si nécessaire.



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